(Sources : essentiellement le Dictionnaire Hachette Multimédia + quelques autres)
Mot |
Définition |
Exemple(s) |
allitération
n.f. / RHET |
Répétition d’une consonne ou d’un groupe de consonnes dans une phrase, un vers. |
« Aboli bibelot d’inanité sonore » (Mallarmé). |
amphigouri
n. m. / RHET |
Discours, écrit confus et obscur. |
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anacoluthe
n. f. / RHET |
Rupture dans la construction d’une phrase. |
« Vous, ministre de la paix [...], le sang, à votre gré, coule trop lentement » (Racine). |
anaphore
n. f. / RHET |
Répétition d’un mot ou d’un groupe de mots au début de plusieurs phrases successives, pour insister sur une idée, produire un effet de symétrie. |
« Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !»
(général de Gaulle) |
anastrophe
n. f. / GRAM |
Renversement de l’ordre habituel des mots dans une phrase. |
« D’amour mourir me font, belle marquise, vos beaux yeux » (Molière). |
anticipation
n. f. / RHET |
Mouvement de la pensée qui imagine ou vit d'avance un événement.
ou
Figure par laquelle on réfute d’avance une objection possible. Synonyme de prolepse. |
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antiphrase
n. f. / RHET |
Figure de style qui consiste à employer un mot, une phrase, dans un sens contraire à sa véritable signification. |
C’est par antiphrase que les Grecs donnaient aux Furies le nom d’Euménides (« Bienveillantes »). |
antonomase
n. f. / RHET |
Emploi d’un nom commun ou d’une périphrase à la place d’un nom propre ou inversement. |
Le père de la tragédie française pour Corneille ; un Néron pour un tyran cruel. |
apagogie
n. f. / RHET |
Démonstration par l’absurde. |
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apostrophe
n. f. / RHET |
Figure de rhétorique par laquelle on s’adresse directement aux personnes ou aux choses personnifiées. |
« Ô cendres d’un époux ! ô Troyens ! ô mon père » (Racine). |
apostrophe
n. f. / GRAM |
Mot mis en apostrophe, au moyen duquel on s’adresse directement à une personne ou à une chose personnifiée. |
« poète » dans « Poète, prends ton luth » (Musset). |
assonance
n. f. |
Répétition d’un son voyelle dans la syllabe tonique de mots qui se succèdent. |
« Tes mains pleines de fleurs et de meurtres ». Camus |
asyndète
n. f. / GRAM |
Suppression des mots de liaison entre les termes d’une même phrase ou de plusieurs phrases (conjonctions de coordination, adverbes) qui donne au discours plus de vigueur. |
Bon gré, mal gré.
Donnant donnant.
Bon an mal an. |
barbarisme
n. m. |
Emploi d’un mot inventé ou déformé, ou d’un mot détourné de son sens normal, qui constitue une faute. |
Confusionné pour confus, colidor, pour corridor, recouvrir la vue pour recouvrer la vue. |
catachrèse
n. f. / RHET |
Figure de rhétorique qui consiste à étendre la signification d’un mot au delà de son sens propre. |
Les bras d’un fauteuil |
chiasme
n. m. / RHET |
Figure de style disposant en ordre inverse les mots de deux propositions qui s’opposent. |
Il était très riche en défauts, en qualités très pauvre. |
chute
n. f. / RHET |
Chute d’une période : la fin, le dernier membre d’une période. |
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circonlocution
n. f. / LITT |
Façon de parler qui exprime la pensée de manière indirecte ou imprécise. |
Un discours plein de circonlocutions prudentes. |
crase
n. f. / GRAM |
Fusion de la syllabe finale d’un mot et de la syllabe initiale du mot suivant. |
M'enfin ! pour mais enfin !
siouplaît pour s'il vous plaît. |
disjonction
n. f. / RHET |
Suppression des particules conjonctives (par opposition à conjonction). |
« Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé » (La Fontaine). |
ellipse
n. f. / GRAM |
Procédé syntaxique ou stylistique consistant à omettre un ou plusieurs mots à l’intérieur d’une phrase, leur absence ne nuisant ni à la compréhension ni à la syntaxe. |
Ellipse du verbe : « Pierre mange des cerises, Paul des fraises » |
euphémisme
n. m. / RHET |
Atténuer une réalité difficile. |
Dire il nous a quitté pour éviter de dire il est mort. |
exorde
n. m. / RHET |
Première partie d’un discours. Par extension, Entrée en matière. |
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gémination
n. f. / RHET |
Répétition d’un mot.(sens linguistique : doublement d’une syllabe ou d’un phonème dans une formation familière (ex : mémère). |
Un bonbon.
bébête pour bête. |
gradation
n. f. / RHET |
Figure de style consistant en une succession d’expressions allant par progression croissante ou décroissante. |
« C'est un roc !... c'est un pic !... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule ! » (Ed. Rostand, Cyrano de Bergerac) |
hendiadyin ou hendiadys
n. f. / GRAM |
Figure de rhétorique consistant à exprimer une idée par deux mots reliés par et au lieu de l’exprimer au moyen d’un nom accompagné d’un adjectif ou d’un complément déterminatif. |
Par la haine et par la jalousie, au lieu de : Par une haine jalouse. |
hypallage
n. f. / RHET |
Figure de style par laquelle on attribue à un mot d’une phrase ce qui convient à un autre. |
Descendant noble d’une famille pour descendant d’une famille noble. |
hyperbate
n. f. / RHET |
Figure de grammaire consistant à intervertir l’ordre habituel des mots. |
« Le long d’un clair ruisseau buvait une colombe » (La Fontaine). |
hyperbole
n. f. / RHET |
Figure de style consistant à employer des expressions exagérées pour frapper l’esprit. |
Verser des torrents de larmes. |
ironie
n. f. / RHET |
Dire le contraire ce qu'on pense de manière évidente. L'ironie est toujours un trait d'humour. |
Dire Quel beau temps ! alors qu'il pleut à verse. |
lieux communs
n. m. / RHET |
Sources habituelles d’où un orateur peut tirer ses arguments et ses développements (couramment, lieu commun: idée banale, rebattue). |
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litote
n. f. / RHET |
Figure de rhétorique consistant à dire moins pour faire comprendre plus. |
Chimène à Rodrigue dans Le Cid : «Va, je ne te hais point » (Corneille) |
métaphore
n. f. / RHET |
Figure de rhétorique qui consiste à donner à un mot un sens que l’on ne lui attribue que par une analogie implicite. |
« Le printemps de la vie » pour parler de la jeunesse. |
métonymie
n. f. / RHET |
Figure de rhétorique dans laquelle un concept est dénommé au moyen d’un terme désignant un autre concept, lequel entretient avec le premier une relation d’équivalence ou de contiguïté (la cause pour l’effet, la partie pour le tout, le contenant pour le contenu, etc.). |
« La salle applaudit » pour « les spectateurs ». |
oxymore ou oxymoron
n. m. / RHET |
Alliance de deux mots de sens incompatibles. |
« Cette obscure clarté » (Corneille). |
paronomase
n. f. / RHET |
Figure qui assemble des paronymes (paronyme : mot offrant une ressemblance de forme et de prononciation avec une autre). |
Qui se ressemble s’assemble.
Qui terre a guerre a. |
période
n. f. / RHET |
Phrase composée de plusieurs propositions se succédant harmonieusement et dont la réunion forme un sens complet. |
L'estagiaire espissa sur l'estrapontin. |
périssologie
n. f. / RETH |
Procédé de style consistant à répéter plusieurs fois sous diverses formes la même idée, sur laquelle on veut insister (en GRAM, un pléonasme). |
Mort et enterré.
Fi-ni c'est fini ! |
périphrase
n. f. |
Figure consistant à dire en plusieurs mots ce qu’on pourrait dire en un seul (2° sens : circonlocution, détour de langage). |
L’astre du jour, pour le soleil. |
pléonasme
n. m. |
Surabondance de termes, emploi de mots inutiles. Le pléonasme est souvent une erreur de français, mais il peut être une figure de style s'il est volontaire. |
Je l'ai vu de mes yeux. |
prétérition
n. f. / RHET |
Figure qui consiste à dire quelque chose en déclarant qu’on se gardera de la dire. |
Inutile de vous dire que...
Je n’ai pas besoin de vous présenter monsieur Untel. |
prolepse
n. f. / RHET |
Figure de rhétorique consistant à prévoir une objection et à la réfuter par avance. |
« Vous me bousculez sans cesse ! Ha, vous me direz qu'il y a beaucoup de monde, mais cela n'est pas une excuse. » |
prosopopée
n. f. / RHET |
Figure qui consiste à faire parler un mort, un animal, une chose personnifiée. |
« Je vis cette faucheuse, elle était dans son champ » (V. Hugo). |
réfutation
n. f. / RHET |
Partie du discours où l’on réfute les objections exprimées. |
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réticence
n. f. / RHET |
Figure consistant à interrompre sa phrase, en laissant entendre ce qui n’est pas dit. |
Eh bien si c'est comme ça… |
solécisme
n. m. / GRAM |
Faute de syntaxe (c. f. barbarisme). |
L’affaire que je m’occupe pour dont je m’occupe. |
suspension
n. f. / RHET |
Figure consistant à tenir l’auditeur en suspens. |
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syllepse
n. f. / GRAM |
Accord d’un mot selon le sens plutôt que selon les règles grammaticales. |
Minuit sonnèrent.
« C'est la sentinelle qui le premier s'inquiète » (Perret). |
synalèphe
n. f. / GRAM |
Réunion de deux syllabes en une seule dans la prononciation. |
Bjour pour bonjour. |
synecdoque
n. f. / RHET |
Figure consistant à prendre la partie pour le tout, la matière pour l’objet, le contenant pour le contenu, etc. et inversement. |
un toit pour une maison, une fourrure pour un manteau de fourrure, boire un verre |
topique
adj. ou n. m. / RHET |
Relatif aux lieux communs, lieu commun. |
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trope
n. m. / RHET |
Figure qui implique un changement du sens premier, propre, des mots. |
Métaphore et métonymie sont des tropes. |
zeugma ou zeugme
n. m. / RHET |
Figure de style qui consiste à lier par la syntaxe deux mots ou groupes de mots dont un seul se rapproche logiquement au verbe. |
« Il posa une question et son chapeau. » |